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La Chine telle que je l’ai vue

Georgick Guellaen, élève en terminale TL1 au lycée Jean Bart, nous livre ses impressions et sa réflexion au retour de notre voyage en Chine.


De la Chine, je n’avais qu’une vision biaisée, celle d’un pays quasiment totalitaire, aux relents autarciques mais offrant une main-d’œuvre bon marché aux entreprises étrangères. De surcroît je croyais encore vaguement à l’idée d’une Chine communiste. Je me trompais.
Le voyage organisé par le lycée, auquel j’ai pris part, m’a permis d’ouvrir les yeux sur le visage de la Chine actuelle, c’est-à-dire un pays souhaitant coûte que coûte s’intégrer dans le processus de mondialisation. Shanghai est le symbole de cette volonté, une ville-monde où les statues de Karl Marx, Friedrich Engels ou Mao Tsé-Toung côtoient les restaurants McDonald’s et les Apple Store. Le pays semble s’être accommodé au libéralisme économique, et cela même si le parti communiste reste l’unique parti dirigeant.
La propagande reste néanmoins présente, le culte du chef notamment, d’ailleurs certaines affiches de propagande avaient un léger aspect kitsch. On peut par exemple trouver un peu partout des tasses, des jeux de cartes et bien d’autres objets à l’effigie de Xi Jingping, l’actuel président chinois, ou même de Mao Tsé-Toung qui reste omniprésent en Chine alors que l’idéologie maoïste paraît avoir été complètement délaissée par le parti. L’utilisation d’icônes ou de symboles communistes apparaît purement folklorique, on achète un porte-clefs Mao à Pékin comme on achète une tour Eiffel miniature à Paris. Tous ces icônes et ces symboles – l’étoile rouge par exemple – ont été vidés de leur sens politique pour ne devenir que de vulgaires imprimés mis sur des t-shirts.
Un aspect qui peut être surprenant aux premiers abords lorsqu’on déambule dans Pékin ou Shanghai, c’est la présence importante de policiers, de militaires et de sorte de miliciens du parti. Cela nous rappelle bien que la Chine reste un régime autoritaire, mais le climat n’est pas pour autant étouffant, je me sentais même pour ma part agréablement en sécurité.

georgick_guellaen2.jpgLes Chinois quant à eux doivent être habitués à ce système mais n’en n’ont toutefois pas l’air mécontents, ils sont très ouverts et enclins à la discussion, et ce malgré la barrière de la langue, je pense ici à ce garde du musée de Shanghai essayant tant bien que mal de m’expliquer la fonction d’un pot de chambre. Cependant leur société très stratifiée pousse les Chinois à une sorte de déshumanisation de certains corps de métiers, les balayeurs – des personnes âgées en général – en sont l’exemple parfait, ils sont là pour faire leur tâche un point c’est tout, telle semble être la logique de cette société.
En conclusion la Chine est assez paradoxale, coincée entre sa complète intégration au capitalisme mondialisé et ses derniers relents de soviétisme. Cependant on ne peut pas comprendre ce pays si l’on n’y a pas mis les pieds, c’est un pays plein de surprises, qui de plus s’est imposé sur la scène internationale comme une puissance économique et militaire de premier ordre.

Georgick Guellaën