Le 14 mai 2013, les élèves de 2D1, les documentalistes Mmes Logez et Durant et le professeur de français Monsieur Davenne ont eu le plaisir de recevoir l’écrivain suisse Catherine Lovey, alors en résidence à la Villa Marguerite Yourcenar au Mont Noir.
Les élèves avaient découvert lors de séances au CDI ses trois romans, «L’homme interdit», «Cinq vivants pour un seul mort», et «Un roman russe et drôle», à partir d’extraits.
L’écrivain a d’abord parlé de sa conception de l’écriture littéraire: «comment avec la langue aborder le réel», l’importance de la vérité des personnages («aller au plus proche de l’être humain»). Elle a qualifié la littérature de «territoire de la liberté», contrairement à l’écriture journalistique qui oblige à composer des textes dans des formes imposées. Elle a expliqué aux élèves qu’elle passe énormément de temps à créer un roman, qu’elle recommence souvent , quitte à laisser de nombreux écrits en cadavres», abandonnés.
Cette vision du travail complexe de l’écrivain a surpris la classe: un élève a dit que cette rencontre permettait de découvrir ce qui se cache derrière les mots que l’on voit sur la feuille,
une autre élève a pris la parole pour dire qu’elle aurait dorénavant une vision plus critique sur la société et sur ce que nous sommes: elle a compris la vérité des personnages qui paraissaient d’abord étranges aux yeux des élèves .
La question du manque de sentimentalisme a été posée , et l’auteur a expliqué que son but n’est pas avant tout de plaire ou de suivre des stéréotypes auxquels on nous a habitués, mais d’être au plus près de la réalité.
Au cours de la séance , les adolescents lui ont fait une lecture à plusieurs voix d’un extrait d’«Un roman russe et drôle» .
Ainsi, cette rencontre a permis à la classe de rencontrer un auteur généreux et abordable et de confronter l’image qu’ils avaient de la littérature du XIX ème siècle, à la littérature actuelle et bien vivante, et de découvrir ce qu’est le travail de l’écrivain. Elle a aussi ouvert quelques portes sur ce qu’est un personnage à notre époque, et sur ce que nous sommes.
Article écrit par Carole Durant